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L'étreinte

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Message par Osiris Sam 12 Avr 2008 - 23:44

Les Caïnites portent la malédiction de Caïn comme une marque terrible qui les condamne à une éternité soumise à la Bête. Mais peut-être que la cruauté de leur existence n’est pas leur faim de sang, mais la capacité de condamner d’autres personnes aux ténèbres. L’acte de création d’un vampire est appelé Étreinte et c’est le signe ultime de l’orgueil d’un vampire. Créatures solitaires, ne pouvant pas espérer la compagnie des mortels et condamnées aux ténèbres, les vampires veulent toujours de la compagnie. Avec le temps, ce désir les intoxique et les emplit d’une passion que seule l’Étreinte peut assouvir. Certains cherchent un protégé digne d’eux pour hériter de leur sang et devenir ainsi leur infant. D’autres cherchent un compagnon, une âme sœur qui comprendrait leur malédiction et leur douleur. Puis, il y a ceux qui Étreignent pour le pouvoir, pour créer de vaste fratrie de rejetons pour être protégés ou pour subsister. Mais quelle que soit la raison de l’Etreinte - luxure, beauté, orgueil, pouvoir, pitié ou amour - elle ne justifie pas le Caïnite, ni ne l’excuse.

L’acte d’Étreindre est semblable à courtiser. L’infant attire le regard du père qui, à son tour, est attiré par la vitalité et l’énergie de l’infant. Certains pères suivent leurs infants, les mettant à l’épreuve de loin pour voir s’ils sont dignes d’eux, détruisant lentement tout ce qu’ils aiment, puis les Êtreignant. D’autres courtisent leurs infants, les noyant sous des cadeaux et des déclarations

d’amour. Cependant, personne ne choisit de devenir vampire. Seuls les fous et les naïfs pensent qu’ils ont librement sacrifié leur âme en échange de l’Étreinte. Les mortels qui ne cèdent pas au charme de leur futur père, qui tiennent désespérément à la vie, n’ont pas une chance contre un vampire qui a fait son choix. Une fois qu’un mortel a attiré l’attention d’un Damné, le mieux qu’il puisse espérer est la mort, le pire étant l’éternel tourment de la non-vie.

Finalement, que ce soit par amour, par désespoir ou par désir, le vampire succombe et enfante, baptisant son infant dans le sang et prenant le plus précieux des dons : la vie. Les Caïnites peuvent se leurrer en prétendant qu’ils préservent leurs infants des ravages du temps, mais ils Étreignent parce qu’ils sont captivés et obsédés. Attiré comme des papillons par une flamme, le vampire désire posséder l’humain, le faire sien et l’Étreinte permet cela pour l’éternité.

Cette ironie finit par empoisonner la relation entre le père et son infant. L’Étreinte, qui devait maintenir l’humain dans une perfection immortelle, finit par le détruire et le corrompre. Les vampires Étreignent dans le vain espoir de reprendre leur humanité perdue, espèrent qu’en créant un nouveau vampire ils se souviendront magiquement de ce qui les rendait humains au cours d’un lointain passé. Cependant, cet espoir est rapidement brisé lorsque le père réalise que l’infant n’est pas différent de lui : c’est un monstre assoiffé de sang condamné à jamais à la nuit.


Le passage

A en croire le folklore, toute personne succombant à la morsure d’un vampire est condamnée à se lever la nuit suivante pour faire partie des non-vivants. Si tel était le cas, toutes les vies seraient éteintes depuis bien longtemps et seules des cendres recouvriraient le monde. L’acte de création demande un effort conscient et délibéré. Le simple fait de boire le sang d’un mortel ne suffit pas, pas plus que le fait de le tuer. L’Étreinte exige que l’infant se trouve aux portes de la mort et avale un peu du sang maudit de son père. Ce n’est qu’alors que l’Étreinte est complète.

Même si tous les Caïnites ont la capacité d’engendrer, tous n’y parviennent pas. Le sang de Caïn est si faible parmi les membres des hautes générations, particulièrement la douzième, que l’Étreinte échoue parfois. C’est pourquoi il y a si peu de vampires de treizième génération, le sang de leurs pères n’est pas assez puissant pour transmettre la malédiction de Caïn. L’échec d’une Étreinte est totalement dévastateur. Peu de Caïnites se remettent de la perte d’un infant. La plupart pleurent des larmes de sang jusqu’à ce le soleil les condamne à la Mort Ultime.

L’Étreinte nécessite également une permission. C’est l’un des commandements de Caïn, que les Caïnites détenant le pouvoir font respecter en pratiquant la destruction. Depuis les premières nuits de Caïn, l’acte d’engendrer de nouveaux vampires est un privilège accordé aux seuls anciens. Cette loi est très stricte parmi les cours Caïnites et ceux qui ne s’y soumettent pas risquent des persécutions puis la Mort Ultime. Cependant, cela arrête

rarement ceux qui désirent engendrer, piège dans lequel la plupart des vampires tombent à un moment ou à un autre.

Une renaissance

L’Etreinte est terrible par sa simplicité. L’acte qui condamne un infant à l’immortalité et la damnation n’est pas douloureux immédiatement. En fait, l’acte lui-même est extrêmement plaisant. Tout d’abord, le père doit mener son infant à un souffle de la mort. Une fois la victime penchée au-dessus de l’abysse, le Caïnite donne à son infant un peu de son sang à boire. Certains pères se coupent le poignet, laissant le sang couler dans la bouche de leur infant comme un torrent, d’autres se mordent la langue et embrassent leur infant, laissant leurs sangs se mêler en une communion païenne. La quantité n’est pas importante. Une seule goutte de sang maudit suffit et le changement commence dès que le sang tombe dans la bouche de l’infant.

Tous les bruits meurent en même temps que le corps de l’infant, faisant place à un silence tellement suffocant qu’il finit par noyer le bruit des derniers battements de son cœur. Puis, lorsque le cœur bat pour la dernière fois, fatale et terrible, la nuit envahit l’infant et le monde sombre littéralement dans les ténèbres. Pourtant, l’infant n’est pas seul. Des formes émergent autour de lui. Pour certains, ces formes sont des souvenirs. D’autres voient des êtres aimés leur souhaiter au revoir et d’autres encore voient des anges les chasser de la lumière du Paradis, ou de l’Enfer. Quelle que soit l’image, elle hantera l’infant tout au long de sa non-vie, souvenir constant de ce qu’il a perdu.

Alors que le sang du père s’insinue dans la moindre fibre du corps de l’infant, une brûlure démarre au creux de son estomac. Cette douleur ardente déchire le brouillard sanglant de l’infant et l’arrache des Champs Ëlyséens. La sensation brûlante devient de plus en plus forte jusqu’à ce que la paix de l’infant soit réduite en pièces. L’infant devient conscient de son corps rigide, devenu froid, lourd comme le marbre et terriblement étranger. Plus terrifiant que tout est la sensation que l’âme est piégée dans ce corps mort. Le procédé corrompt l’âme, permettant à la Bête de prendre son emprise. Puis, alors que l’Etreinte atteint sa conclusion effrayante, l’infant pousse un hurlement silencieux, incapable de trouver de l’air dans ses poumons morts et ses yeux s’ouvrent de désespoir. La faible lumière de la nuit l’agresse et il prend conscience de sa faim éternelle, d’une soif désespérée de sang, qui l’accompagnera à jamais.

Avec une férocité aveugle, le vampire nouvellement créé se jette sur ce dont il peut se nourrir. Généralement, il s’agit du poignet de son père où il boit avidement le sang qui lui a été pris, mais il peut s’agir d’une malheureuse victime que son père a préparée ou d’un vagabond malchanceux. Aveuglé par sa faim, l’infant se nourrit comme un animal affamé, sa Bête ayant le contrôle. La faim de l’infant se tarit une fois qu’il est gavé de sang, mais la douleur persiste durant des heures, alors que son corps continue de mourir et se purge des déchets inutiles. Les organes importants se réduisent en de petits bourgeons rougeâtres alors que les plus petits se transforment en sang. L’infant vomit également les fluides inutiles en de

rauques spasmes de mucosités et de bile noire ou jaune, lui laissant un goût métallique dans la bouche.

Lorsque le brouillard rouge de la faim se dissipe et que le corps de l’infant traverse les dernières épreuves de la mort, l’infant devient vampire. Ce n’est plus un humain, mais un descendant de Caïn, à jamais condamné à la nuit. Les vieilles blessures et cicatrices disparaissent alors que la peau de l’infant prend une pâleur surnaturelle, ce qui lui donne une beauté austère. Même ceux qui étaient peu attrayants de leur vivant acquièrent une nouvelle allure dans la mort. Cependant, cette beauté n’est pas que physique. Les yeux de l’infant brillent d’une passion brute, prédatrice et séduisante, en contraste certain avec sa peau de marbre. Les cheveux de l’infant, fragiles et délicats, tombent comme de fins fils de la Vierge, soulignant son immortalité. Ses ongles durcissent, devenant transparents et tranchants, alors que ses gencives se rétractent, révélant des canines acérées, à la fois fines et terrifiantes.

L’infant est également transformé de manière moins perceptible. En regardant dans la nuit, il est conscient que les ombres semblent vibrer, toutes étant des abysses sans fond où d’autres horreurs attendent. Le vent chuchote et torture l’infant comme les pleurs des banshees, soulignant son changement. L’infant voit la mort partout. Les mortels ne semblent plus solides et substantiels, mais troubles, leurs vies fragiles, courtes et arrières. Les plantes et fleurs paraissent différentes dans la nuit, leurs couleurs chatoyantes réduites à des teintes de gris et de brun. Et pourtant, l’infant se souvient. Il se souvient du plaisir du soleil, de l’amour de sa famille et de ses amis. Et lorsque ses souvenirs reviennent, le poids de la malédiction s’abat sur lui. En une cruelle dichotomie, l’infant se rappelle constamment de ce qu’il a perdu même s’il est mort. Il est un cadavre animé. La Malédiction de Caïn ouvre ses yeux sur la beauté réelle du monde, mais l’en bannit également.
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